Castillon-la-Bataille : un acteur engagé dans l’insertion sociale et professionnelle

Corinne et Seynabou, deux participantes aux ateliers de formation proposés par le CPVA, ont rencontré le Chargé de développement économique et territorial de la ville de Castillon-la-Bataille a en charge du projet «Territoire zéro chômeur de longue durée sur la commune de Castillon».

Elles nous font partager leur échange.

L’INSEE a identifié un territoire en difficulté en Aquitaine (car éloigné des grandes villes), qui couvre le Médoc, le libournais et qui englobe le Lot et Garonne et Agen.

Cette délimitation a été baptisée «la diagonale de la pauvreté ».

Des villes telles que Sainte Foy La Grande et Castillon-la-Bataille font partie de cette zone identifiée et sont confrontées à un taux de chômage et de bénéficiaires du RSA très importants.

A la vue de ce constat, le Maire de Castillon a mis en place depuis plusieurs années des actions pour enrayer cette situation.

Il souhaite proposer des aides au développement économique, la création d’emplois, mais aussi proposer des actions de formation telles que celles organisées par le CPVA.

De façon plus globale un certain nombre d’élément amène à penser que la situation évolue favorablement.

La commune mène depuis plusieurs mois une étude de revitalisation urbaine et travaille en collaboration avec deux cabinets spécialisés.

Il en découle des mesures et des propositions.

Castillon-la-Bataille est confrontée à une situation que connaissent beaucoup de petites villes à savoir la désertification du centre-ville au profit de la périphérie.

Cette ville recense de nombreux commerces.

Hélas, beaucoup d’entre eux sont fermés d’où la volonté affichée de donner un nouvel élan économique au centre-ville.

La commune, traversée par la Dordogne, bénéficie d’un patrimoine immobilier de qualité, d’une gare SNCF dont la ligne va être rénovée.

Les projets en cours d’étude :

=> Le recyclage de textile.

Lorsque des vêtements sont jetés et vont à l’enfouissement, cela représente un coût pour la collectivité (120 €/tonne).

Si ces textiles sont captés et triés, il est possible de récupérer «la crème», c’est à dire la qualité supérieure, qui, vendus sous forme de fripes, peuvent être valorisés à hauteur de 4000 à 5000 € la tonne.

Aujourd’hui la commune travaille sur un projet avec l’USTOM (syndicat de collecte de traitement des déchets) et la régie de territoire du libournais (structure d’insertion) qui intervient sur le grand libournais.

L’objectif est de créer six emplois autour de cette activité qui consistera à collecter les textiles et à les commercialiser dans une boutique qui pourrait se situer à Libourne.

=> Mutualisation d’emplois : de nombreux besoins ne sont pas satisfaits.

• Un service de mini bus et de livraison à domicile pourraient être proposés aux personnes à mobilité réduite, telles que les personnes âgées, sans permis de conduire ou qui ne possèdent pas de moyen de locomotion.
• Promouvoir le secrétariat «déporté» pour les entreprises. Une étude est en cours pour connaître la pertinence de promouvoir ce service auprès des artisans qui manquent de temps pour gérer les aspects commerciaux et administratifs de leur activité. Les premiers résultats seront disponibles début décembre.

Un travail est mené afin de développer une économie attractive pour attirer de nouveaux administrés :

=>Développement de la filière du bio.

Aujourd’hui ce secteur connaît un très fort développement notamment dans le secteur alimentaire.

Une étude de faisabilité est en cours pour l’ouverture d’un magasin de producteurs ou d’une épicerie bio. Cela serait aussi l’occasion de valoriser les vins bio d’appellation Côte de Castillon.

La commune pourrait d’une certaine façon devenir la capitale du bio en Gironde ce qui valoriserait son image.

A la rentrée scolaire 2018, les produits bio seront intégrés dans la préparation des repas servis aux écoliers dans les cantines scolaires de la ville.

Il est prévu que le cahier des charges précise l’utilisation de 10% à 20% d’aliments bio.

Castillon-la-Bataille a obtenu le «label territoire bio engagé».

Ce label est remis aux communes qui ont plus de 6% de surface agricole bio : Castillon en possède 18,5%.

=>Espaces de co-working.

La réflexion sur le développement des espaces de co-working est la résultante des constats suivants :

• Du fait du développement de l’agglomération bordelaise, le temps de transport augmente sensiblement.
• Dans de nombreux cas, les salariés ont besoin d’outils de travail restreints, à savoir un PC et un téléphone.

En périphérie bordelaise des espaces de co-working pourraient accueillir une vingtaine de salariés tous secteurs d’activités confondus.

A l’ère du télétravail, cela permettrait de développer le réseau professionnel, de limiter les temps de trajets domicile-lieu de travail-domicile, d’augmenter l’efficience professionnelle.

Deux personnes sont déjà intéressées par un tel projet sur Castillon.

A Fronsac l’association «De la tête aux toits» qui regroupe une quinzaine d’artisans spécialisés en éco construction pourrait être intéressée.

=>Réflexion autour d’un projet de co-habitat intergénérationnel. Plusieurs générations habiteraient un même bâtiment.

=>Diversifier les classes sociales.

La municipalité de Castillon-la-Bataille est particulièrement engagée et fait preuve de dynamisme dans son développement social et économique pour relever, entre autre, le défi de l’emploi sur une commune qui connaît un taux de chômage de l’ordre de 27% (47% concernant les 18/24 ans, soit 1 jeune sur 2).